« L’immigration » encore et toujours à l’actualité

Vous constaterez que le terme « immigrant » est quasi inexistant dans le billet, et pour cause….

 

Une fois de plus, on peut lire un article qui traite de la difficulté des « travailleurs qualifiés » qui peinent à trouver un emploi. Pas plus tard que la semaine dernière, le journal Les Affaires a publié un article qui fait part des derniers résultats du recensement de Statistique Canada qui démontre que le taux de chômage des « travailleurs qualifiés » universitaires, en pleine force de l’âge (35 à 44 ans) s’élève à 12,4% à Montréal, alors que dans le reste du Canada, il est de l’ordre de 5 à 6%.

 

On nous explique qu’une des raisons de ce problème serait du à un manque de réseautage de la part des « nouveaux arrivants » ! avec en plus des lacunes en français……

Peut-être !

Pourtant, il n’y a jamais eu autant d’organismes qui aident cette population à trouver un emploi, en partageant leurs réseaux professionnels tels que : SOIIT, ANAEM, Centre R.I.R.E 2000

 

Mais peut-être faut-il creuser davantage le sujet, en reprenant le dernier paragraphe de l’article qui annonce que le gouvernement québécois a mis en place un programme sur 3 ans afin de « combattre les préjugés en emploi ». Voilà qui est déjà plus intéressant !

 

Les préjugés, les perceptions, les représentations collectives sur l’immigration, appelez cela comme vous voulez, mais il n’en reste pas moins que c’est là sans doute que réside le problème à l’intégration des « résidents permanents ».

 

Vous conviendrez que lorsque l’on parle d’immigration, chacun y va de sa propre image qui lui vient à l’esprit : gang de rue, vols d’identité, travail clandestin,…

Mais lorsque l’on parle de « travailleur qualifié » ou encore de « résident permanent », on change automatiquement notre perception pour des images positives et agréables.

 

Et pourtant, vous comprendrez en lisant les lignes ci-dessous qu’il n’existe pas de représentations collectives qui soient partagées à la fois par les gouvernements et la population. Voilà les termes utilisés lors d’une démarche d’immigration :

  1. Pour effectuer une demande d’immigration au ministère de l’immigration : vous vous désignez comme « travailleur qualifié » ou « investisseur »
  2. Pour entrer sur le territoire canadien : on vous attribue le statut de « résident permanent »
  3. Pour payer vos impôts à l’Agence de revenu du Canada : vous payez en tant que « résident permanent »
  4. Mais au sein de la population : vous êtes désigné comme « immigrant ». 

Pourtant l’Office de la langue française précise très clairement, à travers une note, que le terme « immigrant » doit être relégué aux oubliettes.

  •  Les termes immigrant ayant obtenu le droit d’établissement, immigrant admis et immigrant reçu (en anglais, landed immigrant et landed resident) figuraient dans d’anciennes versions de la Loi sur l’immigration. Ils ont été remplacés par résident permanent (en anglais, permanent resident) qui est dorénavant l’appellation consacrée. Les deux premiers termes sont d’usage de moins en moins fréquent, mais immigrant reçu et immigrante reçue sont encore employés régulièrement en langue générale dans divers textes, souvent en guise d’explication ou pour préciser le sens de résident permanent ou résidente permanente.

Donc, pour contribuer à l’intégration des « travailleurs qualifiés », il serait judicieux de véhiculer, via média, une image plus agréable et positive des bienfaits de l’immigration sur l’économie canadienne. Car dans un contexte de pénurie de main d’oeuvre qui pénalise les entreprises québécoises et canadiennes, et comme le dit la publicité : « On n’a pas de talents à perdre » (agence BCP)

 

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