Regarder en arrière n’a de sens que si l’on veut tirer bénéfice des expériences passées et s’appuyer sur les succès et les échecs passés pour voir l’avenir avec de nouvelles perspectives, de nouvelles idées, de nouveaux projets et développer une capacité renouvellée pour les mettre en oeuvre.
Je n’ai pas encore pris le temps de faire un véritable bilan de ma vision de ces 10 premières années de ce 21ième siècle mais je peux (à chaud et en vrac) relater ce qui m’a vraiment marqué au cours de la décennie que ce soit en terme professionnel, économique ou géo-politique :
Techno :
– Le flop du « Bug de l’an 2000 » et l’argent gaspillé à nous faire croire que c’était un problème majeur
– Le phénomène des médias sociaux : plus profond que ce que beaucoup croient et pas limité aux succès planétaires de Facebook et Twitter qui masquent à mon avis, par leur présence imposante, le vrai sens de cette nouvelle culture d’échanges. Ils vont modifier profondément nos façons de communiquer, d’échanger, de partager, d’innover. En espérant qu’ils n’emporteront pas avec eux ce qui reste de la communication traditionnelle, celle qui privilégie l’homme à la machine et la force du contact direct et humain à celui de texte typographié.
– Google : une positionnement impensable il y a encore 10 ans. Croissance fabuleuse, vision ambitieuse à l’excès. Ira t-on vers une indigestion, celle que tout monopole créée inévitablement ? ou vers une entreprise qui forcera toujours l’admiration par sa capacité à innover continuellement et à savoir la transformer en succès d’usage.
Économique :
– L’avènement de la Chine comme super-puissance : plus que tous les autres pays du BRIC, plus vite que ce que les meilleurs prévisionnistes annonçaient et avec une évolution perceptible dans les années à venir mais qui reste encore difficile à évaluer ? Le monde de demain se fera avec la Chine et cela va révolutionner à mon sens beaucoup de choses à l’échelle mondiale dans nos façons de faire et de penser. Il faut l’acepter et s’y préparer.
– La crise financière : brutale, violente et pourtant prévisible. Et à peine fini qu’on recommence comme si de rien n’était en étant observateurs impuissants des excès de la finance internationale. Toute puissante, dérégulatrice, supra-nationale et si peu vertueuse. Qui pourra changer la tendance ?
Politique et sociétal :
– Une prise de conscience de la nécessité de penser Développement Durable. Le sommet de Copenhague ressemble à un demi-échec mais nous pouvons aussi tous agir à la fois individuellement et collectivement là où nos Gouvernements (impuissants ?) se perdent dans des négociations impossibles. Et si on combinait la force du nombre avec la capacité des médias sociaux à propager nos idées ? Un nouvel ONU en somme qui pourrait se traduirait in extenso par Ordre Nouveau et Universel…
– L’élection de Barack Obama. Je crois encore que c’est un évènement majeur pour le monde de demain et qu’il pourra, en dépit des résistances acharnées et féroces d’une Amérique encore profondément conservatrice, faire bouger les choses et apporter une vision plus multiculturelle de la société mondiale. Une Amérique qui passerait d’un statut de « gendarme du monde » à celui plus louable d' »ami du monde ».
Je termine ce billet en vous souhaitant nos voeux de bonheur et de prospérité pour cette nouvelle année 2010. Une année qui sera pour moi également, en août prochain, celle qui conclut une décennie passée dans un autre pays à découvrir dans un même élan l’entrepreneuship au sens pluriel, l’immigration et son lot de découvertes et enfin une nouvelle culture.
En résumé : une grande expérience de vie familiale, une belle aventure professionnelle, un formidable projet de vie et une bonne occasion de rappeler cette célèbre devise :
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile«