« En Afrique, chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle…» professait l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ (1900-1991).
Est-ce la chaleur de l’été qui s’installe ou l’approche des vacances qui me rendent philosophe ? Un peu des deux et aussi quelquepart mon attirance forte pour l’Afrique et ses traditions ancestrales. Et cette citation d’un grand poète et homme d’état africain me rappelle toujours que dans nos sociétés modernes, nous avons parfois perdu un peu de nos valeurs sociales et culturelles. On constate de plus en plus que le passage des connaissances entre générations se dilue progressivement dans la rupture inter-générationnelle, qui est renforcée par le développement accéléré des technologies de l’information et de la communication et la mobilité accrue des populations.
Faut-il s’en inquiéter alors que la démographie des pays industrialisés décline régulièrement (et globalement), que le savoir faire des plus expérimentés d’entre nous s’évanouit des entreprises sans être transféré et que la relève entrepreneuriale est aussi fortement mise à mal ?
Pas forcément car c’est une tendance sociale lourde contre laquelle il est difficile de lutter mais il me semble que nous ne devons pas être réduits à constater que nous « brûlons beaucoup trop de bibliothèques » ? N’y a t-il pas, dans notre course folle au modernisme, une façon de ralentir ? Ne devons-nous pas réfléchir au sens à donner à toutes ces ruptures ? Ne faudrait-il pas y réfléchir pour agir et continuer à avancer mais différemment ? La citation de Leopold Sedar SENGHOR nous invite en tout cas à y penser…