En décidant de me lancer dans la création d’une Startup web en 2000, je me suis trouvé rapidement confronté à la problématique du financement, dans une période où les premiers effets de la bulle se faisaient sentir. Pourquoi cette obligation de lever des fonds ? c’était l’époque où le « Time to Market » était crucial (toujours vrai aujourd’hui) mais surtout pris dans la contrainte de la théorie du premier entrant (discutable dans bien des cas) qui incitait les jeunes entreprises à booster leurs objectifs et à trouver l’argent nécessaire pour accélérer les développements et la mise en marché.
Les entreprises en démarrage ont alors été majoritairement confrontées à de sérieuses difficultés. D’une part en raison d’un manque de préparation ou d’expérience face à des croissances très rapides, d’autre part parce qu’elles se situaient dans la phase coûteuse de l’évangélisation (lire sur le sujet la Théorie de Moore « Crossing the Chasm« ) et qu’elles n’ont pour la plupart pas réussi à « franchir le gouffre » qui mène des clients « adopteurs précoces » à la masse des « conservateurs » qui fait le succès d’une entreprise.
Qu’en est-il aujourd’hui 10 ans plus tard ?
Andy Harjanto, ancien de Microsoft et co-fondateur de la startup Guppers, présente un excellent document qui donne sa vision de l’évolution de l’environnement des jeunes pousses et nous démontre comment celui-ci s’est profondément modifié en l’espace d’une décennie :
[slideshare id=4128959&doc=101-lessons-learned-100517154454-phpapp01]
Voici en synthèse quelques éléments essentiels de son analyse (que je partage) qui démontre que les jeunes entrepreneurs peuvent aujourd’hui plus facilement se lancer en limitant les investissements nécessaires pour atteindre son marché :
– la réduction drastique des coûts de développement : grâce à l’émergence de l’Open source, du Cloud computing et le foisonnement de logiciels quasi-gratuits sur le web (j’y ajouterais les techniques d’innovation ouverte).
– l’optimisation des coûts de promotion et de commercialisation : l’avènement du Web 2.0 et l’usage des médias sociaux et des réseaux sociaux permettent aujourd’hui de faire une mise en marché efficace, en temps réel et en minimisant grandement les coûts reliés;
– l’augmentation de la taille du marché : au début des années 2000, on conseillait aux startups de viser en premier lieu le marché national pour ensuite attaquer l’international. Aujourd’hui, il est possible de s’attaquer directement au marché mondial, effet mondialisation oblige (Mais pour moi, ce commentaire s’adresse surtout aux startups américaines – Les autres devaient déjà penser international en raison des limites de leur marché national et donc lever les fonds nécessaires pour avoir une capacité à réussir une commercialisation internationale);
– la concurrence devient de plus en plus intense : à moins de se situer en innovation de rupture, presque tous les produits/services existent déjà. Lorsqu’une startup pénètre un marché, elle doit s’attendre à faire face à environnement hyper-concurrentiel. La différenciation des produits devient une condition sine qua non. Cet environnement oblige les startups à aller (très) vite et à trouver des éléments différenciateurs et à segmenter rigoureusement leur marché pour atteindre une clientèle bien ciblée.
En conclusion, il est aujourd’hui moins coûteux de se lancer ce qui explique en partie le foisonnement de nouveaux modèles d’Affaires basé sur les principes du web 2.0 ou faisant un usage extensif des réseaux sociaux.
Vous avez lancé votre propre startup dans les 10 dernières années ? Vous venez de démarrer votre compagnie technologique ? Comment voyez-vous cette évolution ?
Source : Une autre conception de l’Entrepreunariat (l’excellent Blog de Nicolas Gal)
Mon prochain billet sur le sujet : « doit-on rédiger un plan d’affaires pour lancer sa startup ? »
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