La récession touche désormais les côtes canadiennes et sans avoir la force d’un tsunami économique, on peut présager qu’elle va malheureusement faire son œuvre dévastatrice dans les mois qui viennent. Non pas que le péril soit généralisé mais certaines entreprises parmi les plus fragiles ne résisteront pas risquent d’être emportées dès la première vague. Faut-il pour autant céder à un vent de panique ? Sûrement pas ! Chaque crise apporte son lot de faillites mais représente aussi un potentiel nouveau d’opportunités pour les entreprises qui sauront mettre à profit cette période de ralentissement pour innover, trouver de nouveaux débouchés à leurs produits ou tout simplement changer de modèles d’affaires.
Qui se souvient aujourd’hui que Nokia (voir historique du groupe), leader mondial des téléphones cellulaires et innovateur reconnu du domaine, était encore dans les années 80 une entreprise finlandaise industrielle plus orientée vers l’industrie de la botte en caoutchouc que dans le secteur de l’électronique et des télécommunications ? Et pourtant, un changement radical de stratégie, une vision dans un marché en devenir et une volonté sans faille du management de l’entreprise et de son personnel, en a fait une entreprise renommée et enviée partout sur la planète.
C’est aussi à la suite au 11 septembre 2001 que certaines entreprises proposant des solutions de vidéoconférence ou de web-conférence ont décollé en plein éclatement de la bulle internet en bénéficiant de l’arrêt presque total des déplacements en avions dans plusieurs pays du monde et notamment des États-Unis, premiers consommateurs de transports aériens. Ou plus loin de nous encore, c’est en plein cœur de la crise pétrolière que FedEx a démarré en 1973 et après la crise de 1929 que certains journaux tels La Tribune en France ou Business Week et Fortune aux États-Unis ont lancé leurs premiers numéros.
Le point commun entre toutes ces entreprises ? Selon les critères de réussite traditionnels, elles ne devraient pas exister aujourd’hui mais elles ont été les premiers entrants, dans un créneau émergent et fort potentiel de croissance, avec une offre innovante et à forte valeur ajoutée. Il est bien évident qu’il est plus facile de faire cette analyse après coup quand bien d’autres ont essayé sans réussir mais c’est aussi un fort encouragement à penser différemment en temps de crise. Le succès se prépare et il est rarement le fruit du pur hasard !