A l’aube de ma dixième année de vie au Québec, chaque retour estival sur le continent européen m’invite un peu plus à percevoir la culture et particulièrement la culture française avec un regard extérieur presque nouveau. L’occasion pour moi de faire une analyse croisée avec ce que je vis au quotidien au Canada.
Regards croisés est une série de billets sur plusieurs semaines pour livrer mes observations personnelles sur des aspects typiques qui différencient les cultures sociales et d’affaires européennes et nord-américaines.
Le poids des charges sociales dans la compétitivité des entreprises
A l’ère de la concurrence mondiale matérialisée par les pays dits du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), les entreprises des pays industrialisés ont l’impérieuse nécessité de renforcer leur capacité d’innovation mais aussi d’améliorer leur productivité et leur compétitivité en général.
Et dans cette équation mathématique se trouve un poste qui pèse lourd dans la balance : les charges sociales.
Après avoir questionné plusieurs entrepreneurs français depuis mon arrivée en France, oeuvrant dans différents secteurs d’activité, je constate que les entreprises doivent payer environ 70% de charges sur la base du salaire brut versé à un employé (alors que ce chiffre était encore inférieur à 50% en 2000). Si on fait une comparaison avec le Canada où cette charge avoisinne les 20%, on voit tout de suite que la position concurrentielle de la France doit pâtir de cet état de fait.
Loin de moi l’idée de faire une critique du système de protection social français qui reste certainement le meilleur au monde. Mais, au vu de la situation économique mondiale, il est urgent d’agir et de trouver des solutions pour permettre aux entreprises françaises de retrouver un niveau de compétitivité qui leur fait de plus en plus défaut et explique sûrement le fort déficit de la balance commerciale constaté depuis le début des années 2000.