Développeur de jeux vidéo, un métier d’avenir?

Depuis les années 2010, le jeu vidéo a meilleure presse. Jadis accusé de tous les maux, il bénéficie ajourd’hui d’un accueil unanime au sein des familles. Il faut dire que l’époque s’y prête!

En 2019, on passait 27% de temps en plus sur nos smartphones qu’en 2017. Ce sont les plus jeunes qui y vont le plus et peuvent consacrer 4 heures par jour à leur écran. Cependant, ils jouent aux jeux vidéo seulement 7 heures par semaine, soit 1h30 par jour en moyenne pour 67% des français selon l’étude de Limelight Network. On est bien loin de l’image du gamer qui ne décroche plus de sa manette, même si en 2020, les jeux vidéo ont été élus “loisir préféré des Français” et que les chiffres ont bien monté entre temps….

Lors du premier confinement, les Français ont ressenti le besoin de jouer pour s’évader. Entre le 23 et le 29 mars 2020, une augmentation de 38% a été constatée. S’ajoutent à cela davantage de nouveaux jeux à télécharger sur mobile en provenance de développeurs indépendants aussi bien que des grandes pointures au gameplay inégalé. Voilà pourquoi on n’a pas fini d’écrire l’histoire des jeux vidéos!

Les jeux vidéo, addiction ou véritable engouement?

Il y a des jeux vidéo qui restent indémodables voire intemporels comme Call of Duty ou Minecraft. Mais n’oublions pas que sur le net, les réseaux sociaux, des jeux aussi basiques que les loteries en ligne, les cartes à gratter ou encore l’e-commerce font recette et sont aussi de sérieux concurrents. Il faudra trouver peut-être d’autres alternatives ou d’autres supports comme la Nintendo Wii pour pérenniser l’envie de jouer.

Déjà, on peut se féliciter que toutes générations confondues se soient mises aux jeux vidéo grâce à une ludothèque de plus en plus riche, comme on a pu le voir avec le succès de Candy Crush fortement joué dans le métro. En effet, l’âge moyen des 71% de Français qui jouent aux jeux vidéo est aujourd’hui de 40 ans! Un adulte sur deux fait confiance aux jeux en ligne comme principe ludique mais aussi éducatif pour les enfants, à l’instar du site Lumni qui a pris le relais de l’école pendant le confinement.

métiers du jeu vidéo

La multiplication des écoles spécialisées

Qu’on ait visité le salon annuel du Paris Games Week ou qu’on ait eu la vocation en jouant en ligne, en France, on est bien le deuxième pays des professionnels des jeux vidéo! Comme les enjeux liés au secteur du numérique, le chiffre d’affaires n’a jamais été aussi haut! En juin 2019, on enregistre 5 milliards de dollars de CA contre 3 milliards en 2010, qui dit mieux?

De ce fait, on comprend aisément que le métier attire plus que jamais autour de trois grand pôles: informatique, graphique et design. Et l’on peut aisément débuter avec un BTS en informatique pour postuler au métier le plus en vue de l’I-Gaming. Même si on travaille encore un peu dans l’ombre, être développeur de jeux vidéo, c’est terriblement tendance! Et ce n’est plus l’apanage des geeks ou des nerds: tout le monde peut se retrouver dans cet univers qui est maintenant le must de l’échange social avec les bars gaming.

Avec cette solide implantation en ville, on peut voir se dessiner la carte des écoles qui proposent, par exemple, des Bachelor Game Design ou Mastère Spécialisé® jeu vidéo et transmédia, en se renseignant auprès du SNJV (Syndicat National du Jeu Vidéo).

Des petites entreprises qui montent?

De nos jours, les développeurs ne travaillent plus vraiment seuls, et les équipes qui mettent au monde un nouveau jeu peuvent regrouper jusque 100 personnes. Comme l’industrie du disque, les cahiers des charges sont bien remplis et les productions rôdées. Une fois le jeu vidéo développé, l’éditeur prend le relais, à moins qu’il n’ait lui-même supervisé l’ensemble, mettant son grain de sel et de sable dans l’engrenage. Car au final, ce qui compte, c’est un jeu qui sorte de l’ordinaire, mais qui rappelle les bons classiques du genre! Et comme on dit, Paris ne s’est pas faite en un jour, ce n’est pas en allant vite à grand renfort de billets qu’on fait les meilleurs plats.

Pour produire un jeu en moyenne, il faut 18 millions de dollars US, mais les jeux les plus connus peuvent aller jusque 40 millions. Pour ne pas que l’aventure ne se résume qu’à une histoire de gros sous, mais plutôt à un gameplay remarquable, certaines structures préfèrent garder leur indépendance comme celles qu’on peut croiser à l’Indie Game Nation. Le but étant de garder leur style artistique tout en se passant du financement d’éditeurs de jeux, il s’agit donc de tirer son épingle du jeu. En 2015, une crise du jeu vidéo indépendant avait alerté le journaliste spécialisé, William Audureau, dans le journal Le Monde: “Pour les studios indépendants et les développeurs en solo, la situation n’a jamais été aussi critique. Si, dans leur ensemble, les ventes de jeux indépendants progressent, elles sont beaucoup plus émiettées, en raison de la saturation du marché, notamment sur la plateforme de jeux dématérialisés Steam”. Dans un marché où il faut sans cesse se renouveler, l’I-Gaming serait-il finalement victime de son succès? Rien d’étonnant alors à ce que les débouchés professionnels dans ce secteur ait augmenté de 37% entre 2015 et 2018! Une manne qui bénéficie principalement aux développeurs, et aux femmes qui y sont représentées à plus de 14%. Un beau métier d’avenir, on vous disait…

 

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