Dans une étude réalisée sous l’égide du Grand Lyon, comunauté urbaine de Lyon publiée récemment, Lionel Gastine énonce les critères qui favorisent l’entrepreunariat parmi lesquels l’environnement économique local qui fournit les opportunités et les ressources humaines et financières.
Bien sûr, le porteur du projet, ou l’équipe à la base de la création de l’entreprise, reste l’atout numéro 1 d’un démarrage d’entreprise réussi et il est intéressant à ce titre de regarder de plus près le profil type du créateur établit dans l’étude :
- homme de 40 ans
- diplômé de l’enseignement supérieur ou disposant d’un diplôme technique
- anciennement salarié
Et lorsqu’on interroge ces créateurs sur leur principale motivation, plus de 55% répondent qu’elle réside d’abord dans la volonté d’être indépendant et le goût d’entreprendre. D’après d’autres lectures que j’ai pu faire, il s’avère que ce descriptif pourrait s’extrapoler à la France entière.
Alors pourquoi la France ne génère pas plus d’envie de créer des entreprises ? Pourquoi ne se classe t-elle que 34ième (et bien au dessous de la moyenne mondiale) au classement 2006 du Global Entrepreneurship Monitor loin derrière des pays comme la Grèce ou la Lettonie dans un classement où les Etats-Unis figurent au 13ième rang et le Canada au 21ième ?
Le dynamisme économique et la conjoncture peuvent être une explication. On retrouve en effet la Chine, le Venezuela, le Chili ou le Brésil en tête de liste, pays émergents et/ou dopés par la hausse vertigineuse du pétrole. Mais cela n’explique pas tout. L’éducation et le système scolaire sont des facteurs importants parce qu’ils contribuent à façonner les jeunes, à leur donner une perception de l’entreprenariat et donc à les motiver dès leur plus jeune âge à devenir entrepreneurs.
C’est là en tout cas un élément de différenciation entre la France, dont le système éducatif primaire et secondaire donne de très solides connaissances générales mais n’encourage guère l’esprit créatif et d’initiative et les pays d’Amérique du Nord. Ceux-ci marient en effet l’enseignement traditionnel avec des projets axés sur l’expérience directe qui encouragent l’élève à réussir par lui-même et découvrir très tôt le sentiment d’accomplissement. J’ai souvent entendu dire en France que « plus le nivau d’éducation est élevé et plus l’individu est en mesure d’évaluer le risque d’entreprendre« . C’est dire si entreprendre se conjugue plus avec Risque qu’avec Opportunité.
Au Etat-Unis, l’expression consacrée est « take a chance » et reflète le côté positif de l’entreprenariat. Et pour finir sur un note québécoise, il est bon de mentionner qu’au Québec, on n’utilise pas l’expression « prendre un risque » mais « prendre une chance« . Tout est donc bien aussi une question de culture…
Enfin, autre facteur mais non des moindres, l’Amérique du Nord tolère et valorise même l’échec professionnel. Monter une entreprise et ne pas réussir devient un atout pour augmenter les chances de réussite de la prochaine… La France aurait plutôt tendance à mettre l’entrepreneur en échec au ban de la société. Rebondir devient alors beaucoup plus difficile.
En conclusion, entreprendre s’apprend tôt et doit se conjuguer au présent et au futur pour nos enfants. Les pays qui mettent l’entreprenariat au centre de leur préoccupations éducatives seront les gagnants de l’économie mondialisée de demain.
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