Les indicateurs de risques psychosociaux au travail

Un collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail a été crée en 2008 à la demande de Xavier Bertrand, alors Ministre du Travail du Gouvernement français. Sa mission était de préciser ce qui doit être mesuré pour apprécier le niveau de ces risques. Ce collège a dévoilé en fin d’année 2009,  les premiers indicateurs à retenir sur le sujet.  Six dimensions de risques à caractère psychosocial ont été retenus  et une quarantaine d’indicateurs: les exigences du travail, la charge émotionnelle, l’autonomie et les marges de manœuvre, les rapports sociaux et les relations du travail, les conflits de valeur et l’insécurité socio-économique. Ce groupe va continuer ses travaux et proposer une liste définitive d’indicateurs à la mi-2011.

Les indicateurs pour les exigences au travail : 

  • la quantité de travail,
  • la pression temporelle,
  • la complexité du travail
  • les difficultés de conciliation entre les vies professionnelle et personnelle.

Pour la Charge émotionnelle, on retient les indicateurs suivants :

  • l’épuisement émotionnel (burn-out) et la difficulté à être disponible émotionnellement pour ses proches après le travail,
  • la facticité des émotions, avec le sentiment pénible de continuer, après le travail, à « mimer » mécaniquement des émotions que l’on ne ressent pas. Certaines recherches ont mis en évidence une corrélation possible entre la répression des émotions au travail  et l’augmentation des troubles musculosquelettiques et de l’hypertension artérielle,
  • le contact direct et les tensions avec le public,
  • l’empathie et le contact avec la souffrance,
  • la peur au travail.

Autonomie et rapports sociaux, il s’agit de :

  • l’autonomie procédurale, c’est-à-dire la liberté de décider comment faire son travail et de pouvoir l’interrompre momentanément quand on le souhaite,
  • la prévisibilité du travail,
  • l’utilisation et le développement des compétences (avoir l’occasion d’apprendre des choses nouvelles),
  • la participation et la représentation, soit le sentiment d’être consulté lors de la mise en place de changements organisationnels ou technologiques.

Les relations de travail, quatre indicateurs sont proposés :

  • le soutien social au travail (nombre de contacts et qualité du soutien procuré sur différents plans),
  • la violence au travail. Cette dernière, et en particulier la violence psychologique, constitue un des facteurs de risques majeurs de troubles dépressifs et une des premières causes externes de suicide,
  • la reconnaissance des efforts consentis pour effectuer un travail de qualité et les récompenses qui en découlent en termes de déroulement de carrière, de rémunération, de sécurité de l’emploi et d’estime de la part de la hiérarchie et des collègues,
  • le leadership, c’est-à-dire la clarté de ce que l’on a à faire dans son travail.

Des indicateurs visent également les conflits de valeur. Il s’agit de « l’obligation de travailler d’une façon qui heurte sa conscience professionnelle ». Cette contrainte a un effet sur la santé mentale. Les personnes concernées peuvent adopter différentes stratégies défensives telle que l’hyperactivité. Peuvent être utilisés comme indicateurs le sentiment de faire dans son travail des choses que l’on désapprouve (vente abusive, réaliser des licenciements, etc.) et estimer ne pas avoir les moyens de faire un travail de qualité.

Enfin, l’insécurité de l’emploi et du salaire,  se manifeste notamment par le sentiment de « devoir changer de qualification ou de métier dans les années à venir » et  de « ne pas se sentir capable de faire le même travail qu’actuellement jusqu’à 60 ans ».

Pour télécharger l’étude au complet : Risques-psychosociaux

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