Où est passé le capital de risque québécois ?

Alors qu’on nous annonce quotidiennement que l’économie des pays occidentaux flirte dangereusement avec une probable récession (le Japon est déjà entré dans ce processus), un très bon article du journal les Affaires écrit par René Vezina, nous apprend que le captial de risque est en panne au Québec et notamment pour le financement de jeunes entreprises en démarrage. Le constat et les chiffres, publiés par Réseau Capital (Regroupement des organismes et intervenants du Capital Risque) sont à ce titre éloquents :

  • pour la première fois, aucun investissement ne s’est fait dans une start-up ou une entreprise en pré-démarrage au cours du second trimestre 2008 au Québec !  un ZERO pointé
  • les sommes totales investies au Québec cours de la même période, quelque soit la nature de l’entreprise, ont plongé de 153 M$ en 2007 à 68 M$ en 2008

Est-ce une réelle surprise ou la confirmation d’une tendance engagée depuis plusieurs années ? Et la tendance est t-elle lourde ou passagère ?

Je pencherai de mon côté pour une tendance réelle et durable tant il est aujourd’hui difficile, même avec de très bons projets de trouver du soutien financier. Les jeunes compagnies se font systématiquement dire par les capitaux risqueurs de revenir les voir lorsque les produits seront développés, que les premiers gros clients seront là et que la situation financière sera saine. Défi normal pour toute entreprise qui veut réussir, soit. Mais énorme challenge lorsque cette entreprise démarre. On n’a pas de bon produit et encore moins de bons clients si on n’a pas de moyens de faire du développement et une commercialisation efficace. Le financement n’est pas une fin en soi mais il est reconnu qu’une entreprise technologique a peu de chance de réussir sans un bon financement de départ.

Autant résumer la situation par une grande frilosité de ceux qui possèdent l’argent. On ne parle plus aujourd’hui de Capital de risque mais de capital sans risque. Est-ce comme çà que nous allons préparer la relève ? Est-ce qu’une attitude si frileuse répond à l’impérieuse nécessité d’être économiquement compétitifs face à la concurence croissante des pays émergents ?

Il me semble que la question doit devenir une priorité nationale. On ne peut préparer l’avenir sans avoir une relève forte, sans structurer un réseau d’entreprises performantes et innovantes, sans aider nos jeunes entrepreneurs à poursuivre leurs rêves d’entreprendre. Il devient fondamental de reconsidérer le lien entre une génération des Baby boomers, qui a réussi dans un contexte économique favorable, et une nouvelle génération qui arrive dans une conjoncture bien plus difficile parce que mondialisée et en déficit de croissance. Que l’argent disponible chez les uns serve en partie à supporter les autres. Cet investissement sera rentable pour tous car toutes les générations seront concernées par la capacité du Québec a conserver sa place dans le concert mondial des nations économiquement prospères.

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