Recruter des bénévoles pour faire vivre une association à but non lucratif ou pour organiser un événement est de plus en plus difficile. Les maintenir en poste dans le temps est encore plus ardu quand on sait que le bénévolat est en perte de vitesse. Il existe plusieurs facteurs qui expliquent cette situation au Québec et l’évolution de notre société contribue également à la réduction du nombre de bénévoles disponibles :
- le nombre de femmes sur le marché du travail a fortement augmenté au cours des deux dernières décennies
- les jeunes qui font du bénévolat pour acquérir de l’expérience ne poursuivent généralement pas leur engagement quand ils obtiennent un emploi
- les aînés ont un emploi du temps plus chargé et/ou passent de plus en plus de temps à voyager en raison de leur bonne forme physique
- la situation économique est difficile et agit comme un baromètre sur l’engagement des gens
Au-delà constat, il faut se questionner sur les moyens qui sont à notre disposition pour changer les façons de faire ? Peut-on trouver de nouvelles voies pour dénicher ces bénévoles et surtout les pérenniser dans l’organisation afin de maintenir une base de ressources formées et actives ? Sans être la réponse à tout, l’utilisation des réseaux sociaux peut permettre d’élargir le bassin de recrutement et même de jouer un rôle dans la fidélisation des bénévoles recrutés. Voici pourquoi en 3 points.
1) Une grande majorité des adultes québécois utilise les réseaux sociaux
Les derniers chiffres publiés au Québec par le CEFRIO (Étude NETendances 2013) sont éloquents. En 2013, plus de 62% des adultes québécois ont utilisé au moins un réseau social avec une progression significative chez les 55 ans et plus. En particulier, l’utilisation des médias sociaux chez les 55 à 64 ans passe d’une proportion de 59 % en 2012 à 74 % en 2013. Vos bénévoles sont donc majoritairement représentés sur ces nouveaux outils et donc atteignables par le biais d’une bonne stratégie. Pensez-y lorsque vous allez préparer votre stratégie de recrutement. Elle doit comprendre un volet spécifique qui sera adapté au mode de communication propre à des outils comme Facebook notamment.
2) Les réseaux sociaux offre une vitrine et des fonctions simples de partage de l’information
On sait tous que le bénévolat est une question d’engagement et d’intérêt. C’est aussi une affaire de bouche à oreille ou d’affinité. Les bénévoles s’inscrivent parfois entre amis ou sur recommandation parce qu’une organisation a su générer cette envie de faire parler d’elle. Les réseaux sociaux ont été créés sur le principe de la communauté d’intérêt et sur la viralité de l’information dans ces communautés structurées. En positionnant votre organisation sur les réseaux sociaux et en travaillant à développer sa propre communauté (clients, partenaires, bénévoles,…), vous pourrez alors diffuser une information facile à utiliser ou à partager. Ouvrir une page Facebook par exemple, sera un moyen simple de promouvoir votre organisation mais aussi une vitrine idéale pour attirer des bénévoles et mettre en place un bouche à oreille virtuel par le biais des fonctions d’engagement : aimer/commenter/partager. Si l’on tient compte du fait que 70% des adultes québécois disent accorder leur confiance aux avis des internautes, vous comprendrez que les témoignages de vos bénévoles, actuels ou anciens, diffusés sur les réseaux sociaux, seront vos meilleurs vendeurs.
3) Les réseaux sociaux permettent de mobiliser les bénévoles et de les fidéliser
Une fois constituée votre banque de bénévoles, vous allez devoir la maintenir active. Cette fidélisation des bénévoles est souvent plus difficile que le recrutement. Elle passe par votre capacité, comme organisme, à créer un sentiment d’appartenance à vos bénévoles et entre autres :
- en vous intéressant à eux en tant que personnes et non seulement comme une ressource
- en leur donnant le sentiment de faire partie intégrante de l’organisme avec des objectifs à atteindre
- en leur montrant de la gratitude : un petit merci rapporte souvent de grands bénéfices
Vous allez devoir envisager, au-delà de vos méthodes de motivation habituelle, imaginer comment créer ce fameux sentiment d’appartenance au travers des réseaux sociaux. Ceci pourra se faire par des publications de photos de l’équipe de bénévole, par des reconnaissances de certains d’entre eux qui seront partagées sur Facebook. Il est aussi utile de faire vivre la vie de votre organisation toute au long de l’année pour garder le contact avec ces bénévoles y compris dans les périodes moins actives. Les idées sont nombreuses et votre seule limite sera votre créativité. Sachez enfin que le temps n’est pas un obstacle. Les réseaux sociaux sont des outils assez simples d’usage. Vous n’aurez pas à y consacrer un temps aussi important que ce qui est parfois véhiculé.
Le succès est dans l’équilibre des moyens et des façons de faire
Sans mettre de côté les méthodes de recrutement traditionnelles qui ont fait leur preuve, ajouter des façons innovantes de trouver vos bénévoles est devenu un incontournable. Il va alors s’agir de trouver le juste équilibre entre ce que vous faisiez depuis toujours (et qui marchait jusqu’à présent) et ce que devrez faire à partir de maintenant pour tenir compte de l’évolution des pratiques de votre cible. De votre capacité de les faire cohabiter intelligemment dépendra votre réussite dans le montage de votre future équipe de bénévoles.
Cet article a été écrit pour le Conseil de la culture qui organise régulièrement des formations sur le sujet pour les organisations culturelles : pour avoir des renseignements complémentaires, contactez Karine Légaré, coordonnatrice au développement professionnel.